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Accès la psychothérapie : le point de vue des cliniciens

Publié le 27 février 2016 par Martin Drapeau

Si on veut mettre en place un système aussi vaste que serait celui permettant un accès accru aux psychothérapies et si on veut que ce système fonctionne, il faut qu’il ait été construit en prenant divers éléments en considération. Évidemment, il doit être axé sur les besoins des usagers. Mais il doit aussi prendre en compte — et c’est ici que l’on est souvent plus négligent — le point de vue des professionnels qui œuvreront au sein de ce système.

Alors que pensent nos cliniciens québécois? C’est ce que nous avons cherché à savoir dans une série d’enquêtes menées auprès de plus de 1200 psychologues et psychothérapeutes québécois. Voici ce que nous avons trouvé…

  •  87 % estiment que l’accès à la psychothérapie devrait être accru en créant de nouveaux postes dans le réseau public; 82 % estiment que cela devrait se faire en finançant le privé.
  • En ordre d’importance, les répondants estiment que les services assurés devraient inclure la thérapie familiale (86 %), la thérapie individuelle (75 %), la thérapie de groupe (64 %) et la thérapie de couple (60 %).
  • 63 % estiment que le programme d’assurance de la psychothérapie devrait aussi couvrir les frais liés au counseling d’orientation/vocationnel et à l’aide à l’emploi.
  • Pour avoir accès aux services de psychothérapie assurés par l’État, le client ou patient devrait, toujours selon nos répondants, avoir été formellement référé par son employeur (35 %), par un groupe communautaire (65 %), par son médecin de famille (94 %), par un conseiller d’orientation en milieu scolaire (77 %), par un pédiatre (94 %), par un psychiatre (96 %) ou un psychologue (96 %), ou par un travailleur social (91 %); 81 % estiment qu’il devrait aussi pouvoir se référer lui-même.
  • Les services devraient être offerts par un clinicien œuvrant seul en bureau privé (79 %), par un professionnel travaillant au privé, mais avec d’autres psys (84 %), par un psy travaillant au sein d’un « point de service gouvernemental » (p. ex., hôpital, CLSC) (85 %), ou encore travaillant au sein d’une clinique médicale (82 %), et…
  • … ce professionnel offrant la psychothérapie devrait être reconnu par le gouvernement et inscrit sur une liste officielle de fournisseurs de services (70 %), ou travailler au sein d’une institution qui elle, serait approuvée par le gouvernent et inscrite sur une liste de fournisseurs de services (63 %). 61 % estiment enfin que les services devraient être offerts par n’importe quel professionnel compétent, inscrit ou non sur une liste et travaillant ou non au sein d’une institution reconnue.

La morale de tout cela ? La diversification. Les professionnels reconnaissent plusieurs référents, de sorte que les clients et patients puissent avoir plusieurs façons d’accéder aux services, y compris en s’auto-référant, comme cela se fait ailleurs. Ils reconnaissent que tant le système privé que le système public devraient être mis à contribution. Ils préconisent une diversification des modalités thérapeutiques et des types de pratique (seul, en groupe), tout en soulignant l’importance que le professionnel soit formellement reconnu et inscrit en tant que prestataire de services. Bref, plus il y aura d’options, plus on pourra rejoindre ceux parmi nous qui seront plus vulnérables.